BUCQUOY


Le Bataillon des Marins de la Garde

C'est par un arrêté du 27 septembre 1803 que fut créé le bataillon des Matelots de la Garde Consulaire. Il comprenait cinq équipages, et l'équipage cinq escouades, commandées par des enseignes faisant fonction de lieutenants. Notre collaborateur Henry Boisselier s'est chargé de cette série. La carte 1 représente l'uniforme du début : un tiers du bataillon est armé de sabres, un tiers de haches, un tiers de piques. Le décret du 2 juillet 1804 qui transforme le Corps en Bataillon des Marins de la Garde Impériale, arme tous les marins du fusil avec baïonnette et d'un sabre dont le ceinturon se porte en baudrier. Le pantalon se porte par-dessus la botte ou la guêtre ; le schako se complète d'une visière mobile. Notre carte 6 représente le type légendaire du marin en grande tenue. La couleur distinctive est jaune : mais d'un jaune tirant sur l'orange ; nous avons un peu exagéré cette nuance de façon à bien la distinguer des autres parties jaunes des uniformes.

La petite tenue comprend le « caracot », vareuse à deux rangs de boutons et le schako sans plumet. La coiffure subit un peu plus tard une modification : la cocarde quitte sa place sur le côté gauche et vient se poser en haut et au centre comme dans les schakos d'infanterie ; c'est ainsi qu'elle a été figurée par les diverses sources allemandes.

Les marins de la Garde eurent-ils un drapeau ? La question est controversée ; mais ce que l'on connaît d'une façon certaine, c'est leur fanion de campagne que le Bourgeois de Hambourg a très exactement noté et que nous reproduisons, carte 7, porté par un maître en tenue de route ; cette tenue a été dessinée également par Hendschell ; Knoetel s'en est inspiré et nous-même l'avons reproduit (carte 8).

Les officiers (qui furent tous montés à un moment donné) ont en grande tenue les uniformes de nos cartes 4 et 5. La sellerie cramoisie du Commandant du bataillon (collections alsaciennes), peut s'expliquer par ce fait que ce chef de corps a pu être considéré comme officier général. La tenue de route (carte 8) vient des croquis du Bourgeois de Hambourg et a été reproduite par M. Edouard Détaille (Sabretache 1898). Les ordres de route donnés en 1807 par le commandant Baste (Giberne 11e année) confirment cette tenue, portée aussi avec le pantalon nankin.

Les Trompettes, dès le début, sont habillés comme les trompettes de la Garde (bleu de ciel et cramoisie, carte 2). Le décret de 1804 donne à chaque équipage un trompette ou tambour mais bientôt le nombre dut s'en accroître puisque les ordres de route de 1807 parlent d'un Tambour-Major avec quatorze tambours. Les collections alsaciennes nous ont donné des trompettes et tambours en bleu foncé galonné d'or. Nous supposons que ce fut là un uniforme de grande tenue, la tenue bleu de ciel ayant passé petite tenue, comme cela se fit dans d'autres corps de la Garde. Cette tenue (carte 5) se placerait à notre avis en 1810 au moment de la réorganisation, ainsi que celle du musicien que M. Boisselier a extrait de la collection Wùrtz. A cette époque les décrets ne parlent plus que de trompettes ; mais les marchés cités par le Docteur Lomier dans son ouvrage prouvent l'existence de tambours. Nous renvoyons à cet ouvrage pour tous les détails de l'histoire du Corps.

Un équipage de 120 hommes prit part à la campagne de 1805 et assista à la bataille d'Austerlitz. Le bataillon réduit à un équipage en 1809, après la guerre d'Espagne, fut réorganisé en 1810 à 8 compagnies qui ne se formèrent que petit à petit. Après un beau rôle pendant la campagne de 1812, les débris des Marins de la Garde surent encore se couvrir de gloire à Arcis-sur-Aube, en 1814.